TFC 1 - 1 ASSE

 

Joué sous une chaleur suffocante, ce TFC-ASSE aura alterné le frais et le trop chaud. Il n'aura finalement valu que par sa première période. Les Verts, malgré leur indéniable pouvoir offensif, peuvent s'estimer heureux de ce match nul: leur ouverture du score est entachée d'une immense faute de main et les Toulousains ont touché trois fois la barre! Mais s'ils affichent toujours la même détermination et le même enthousiasme, les coéquipiers de William Prunier poseront des problèmes à d'autres équipes.

Ce duel entre un promu et un ex-promu dans l'élite s'annonçait assez indécis au coup d'envoi, donné par M. Sars. Mais l'indécision n'empêche pas l'action: Vladimir Petrovic tente une frappe de 30 mètres qui manque de tromper Maxym Levytsky (1'). La réplique verte, mentalité offensive prônée par Robert Nouzaret oblige, est immédiate: Aleksander Panov s'échappe sur la gauche et centre pour José Aloisio. Il faut un retour en catastrophe de Dianbobo Baldé pour empêcher le Brésilien de marquer (2'). Quelques instants plus tard, Petrovic, lancé par Stéphane Lièvre, se présente devant Levystsky. Mais ce dernier, plus prompt, écarte le danger d'une tête rageuse en dehors de sa surface (4').

Ce match, qui a démarré de façon si limpide, va connaître une énorme faute d'arbitrage. Aloisio, à la lutte avec Baldé, s'introduit dans la surface à la faveur d'un contrôle de la main aperçu par tout le stade… sauf les trois arbitres. Le Brésilien a ensuite toute latitude pour centrer en retrait pour Panov, qui ne se gêne pas pour crucifier Christophe Revault à bout portant. Malgré les légitimes protestations toulousaines, le but est validé (0-1, 5'). Dur!

Les hommes d'Alain Giresse, devant cette injustice, ont le tort de s'énerver. A l'image de Baldé, averti pour un attentat sur Stéphane Pédron (7'). Le TFC tente ensuite de trouver son salut en passant par les ailes, mais les attaquants violets abusent des longs centres dont se repaît goulûment Levytsky. Après l'injustice, Toulouse va connaître la saveur de la malchance. Lièvre, à l'angle de la surface, décoche une superbe frappe qui bat Levytsky, mais s'écrase sur l'angle du poteau droit. La balle revient dans les pieds de Petrovic qui, gêné par Lucien Mettomo, rate sa reprise (20')! L'ex-Stéphanois Bruno Carotti rend la justice à sa manière en séchant Aloisio, cible incessante des défenseurs depuis un quart d'heure, qui l'avait éliminé par une jolie feinte. Sur le coup, Aloisio quitte le terrain (24'). Malgré le calme revenu, Toulouse, qui a pris franchement la direction des opérations, n'est pas en réussite. Lièvre, encore lui, voit sa tête à bout-portant, sur un corner de Dario Cabrol, frapper encore la barre (33')… avant de rater une égalisation toute faite en manquant le cadre sur un centre parfait de Petrovic (36'). Mais à force de se battre, Toulouse va être récompensé. Dans l'axe, Cabrol lance le Colombien Victor Bonilla, qui résiste à Jean-Guy Wallemme, rentre dans la surface et glisse le ballon entre Levytsky et son poteau (1-1, 38').

Apaisés par cette juste égalisation, les Toulousains desserrent l'étreinte et le jeu s'équilibre en milieu de terrain. Les 22 joueurs profitent du repos pour se rafraîchir. Quant à Alain Sars, une douche froide l'attend dans les vestiaires au vu des circonstances qui entourent le but stéphanois… Pour bloquer le milieu toulousain, qui a copieusement dominé en première période, Nouzaret remplace Lionel Potillon par Laurent Huard (46'). L'ex-Sedanais inaugure immédiatement ses débuts sous son nouveau maillot en adressant un centre précis pour Panov, qui oblige Baldé à un sauvetage en catastrophe (46'). Les Toulousains ne se laissent pas impressionner. Levytsky tacle avec une impressionnante autorité un ballon convoité par Bonilla hors de sa surface. Jean-Christophe Rouvière reprend instinctivement des 30 mètres, mais Mettomo supplée in-extremis son portier (52'). La chaleur étouffante du Stadium ravage les organismes stéphanois. Logiquement, le rythme de la partie joue le rôle inverse du thermomètre et baisse de quelques degrés. Le coup de froid est pour Alex, qui s'apprêtait à rentrer en rêvant de faire aussi bien que face à l'OM (deux buts en autant de minutes) la semaine passée.

Hélas pour lui, Tchiressoua Guel se blesse et doit laisser sa place, pour des raisons tactiques évidentes, au jeune Fabien Boudarène. La pointe de vitesse de Bonilla est l'unique occasion de voir du spectacle, mais quand il ne bute pas, au moment du dernier geste, sur Bjorn Kvarme ou Wallemme, le Colombien tombe tout seul alors qu'il partait au but (70')! Paradoxalement, c'est Panov, le Vert venu du froid, qui paraît le plus à l'aise dans l'étuve. Servi par Boudarène, il s'infiltre dans la surface et il faut un énième retour miracle de Baldé pour l'empêcher de réaliser le doublé (75'). Giresse lance son joker Marc Libbra dans le bain de sueur. Ce dernier se signale d'entrée par un tir croisé (80'). Quelques minutes plus tard, Cabrol apprend ce que peut ressentir son coéquipier Lièvre en expédiant un coup-franc axial sur la transversale de Levytsky (89')

. C'est la troisième fois du match pour Toulouse… Les hommes de Giresse connaissent désormais la signification du mot frustration.

Toulouse 1 - 1 St-Etienne (mi-temps, 1-1) Stadium municipal. Arbitrage de M. Sars.

Buts: Bonilla (38') pour Toulouse; Panov (5') pour St-Etienne.

Avertissements: Baldé (7'), Carotti (23'), Cascini (24') pour Toulouse; Mettomo (54'), Huard (73') pour St-Etienne.

Toulouse: Revault, Uras, Prunier (cap), Carotti, Lièvre, Baldé, Cascini, Rouvière, Petrovic (Libbra 80'), Cabrol, Bonilla. Entraîneur: A. Giresse.

St-Etienne: Levytsky, Kvarme, Wallemme, (cap), Mettomo, Potillon (Huard 46'), Sarr, Sablé, Guel (Boudarène 67'), Pédron, Panov, Aloisio (Sanchez 26'). Entraîneur: R. Nouzaret.