Transferts : La réforme
est en marche
6 juillet 2001 Par MELINDA DAVAN-SOULAS De Sports.com
La réforme des transferts a été approuvée par la FIFA, l'UEFA et la Commission
européenne. Ce système, qui entrera en vigueur en septembre, prévoit notamment
la création d'une seule période de transferts par an, le respect d'une période
de stabilité des contrats, et des sanctions sportives en cas de rupture d'un
contrat par un joueur. Cependant, pour ce dernier volet, le syndicat des joueurs
n'a pas voulu signer l'accord. Il aura fallu "neuf mois, une bonne période de
gestation", selon Sepp Blatter, le président de la FIFA, pour que l'UEFA, la
FIFA et la Commission européenne tombent enfin d'accord. Normalement, le nouveau
règlement des transferts entrera donc en vigueur en septembre prochain. La première
ébauche du nouveau système a subi "des modifications pour essayer d'intégrer
jusqu'au dernier moment les suggestions venues de tous les horizons, mais qui
ne modifient pas le sens de cette réforme." Le débat avait été ouvert en raison
des menaces de la Commission Européenne de déclarer illégal le règlement des
transferts en vigueur, car il contrevenait aux règles de libre-circulation des
travailleurs.
Le nouveau règlement ne prévoit donc plus qu'une seule et large période de transferts
par an. Les joueurs devront respecter une période de stabilité au niveau de
leur contrat (2 à 3 ans, suivant l'âge) et des sanctions sportives, en cas de
rupture unilatérale du contrat, entreront en vigueur afin d'éviter les changements
incessants d'équipe. En revanche, les joueurs déjà sous contrat resteront sur
les bases de l'ancien système. "Ce texte fonctionnera même s'il n'est pas parfait.
C'est pour cela qu'il sera révisé au bout de deux ans, si cela s'avère nécessaire",
a ajouté M. Blatter. Cependant, si les instances sportives et internationales
ont trouvé un terrain d'entente, les principaux intéressés ont rejeté l'accord.
La FIFPRO, syndicat des joueurs, n'a pas signé le texte car elle est opposée
au principe de sanctions sportives. Le syndicat a même porté plainte auprès
d'un tribunal bruxellois.
Des transferts
en passe d'aboutir
14 février 2001 Sports.com
C'est fait ou... presque. Les membres de la famille désunie du football se sont mis d'accord avec la Commission de Bruxelles pour réformer le système actuel des transferts. Celui-ci est en effet jugé contraire aux principes de libre circulation des travailleurs et de libre concurrence en vigueur au sein de l'Europe des Quinze. Cependant, des divergences demeurent qui sont encore loin d'être résolues.
Après plusieurs longs mois d'atermoiements, la FIFA, l'UEFA
et le G14 ont enfin compris l'intérêt de parvenir à un compromis. Car en cas
d'échec, ils encourent le risque de voir les instances du Vieux Continent modifier
unilatéralement les pratiques en vigueur en matière de ballon rond. De fait,
les différentes parties, exceptée la FIFpro (le syndicat des joueurs, Ndlr),
ont donc trouvé un terrain d'entente.
Tout d'abord, un professionnel ne pourra être transféré qu'une fois par saison
et disposera de, pour ce faire, de deux périodes fixes. Dans ce cas, la durée
des contrats sera forcément comprise entre un et cinq ans. Ensuite, des mécanismes
de solidarité, autrement dit de redistribution, seront créés afin que les petites
équipes puissent continuer à vivre à l'ombre des grosses cylindrées. De même,
des procédures d'arbitrages devraient être mises en place pour régler les éventuels
mais probables différents. Surtout, les clubs formateurs percevront dorénavant
une indemnité compensatrice lorsqu'un de leurs espoirs s'en ira voir ailleurs
avant l'âge fatidique de 23 ans. La somme due sera équivalente au budget annuel
total de formation dudit club.
La politique de la chaise libre a ses limites
Si ces quatre points font aujourd'hui quasiment l'unanimité, il n'en va pas
de même d'un cinquième, pourtant essentiel, à savoir la stabilité des contrats.
D'un côté, la FIFA, l'UEFA et les clubs, arguant de la spécificité de leur sport,
veulent interdire aux joueurs de plus de 23 ans de rompre unilatéralement leur
contrat pendant les trois premières années de leur entrée en vigueur. Une exigence
surprenante dans la mesure où, dans le même temps, les clubs entendent conserver
le droit de vendre leurs footballeurs à tout moment. Ce qui fait dire à Philippe
Piat, le vice-président de la FIFpro que «si l'on veut la stabilité des contrats,
on ne peut pas se battre pour avoir la possibilité de vendre le joueur pendant
la durée du contrat.» CQFD. C'est pourquoi la FIFpro a quitté tambour battant
la table des négociations en revendiquant une liberté de mouvement accrue pour
ses membres. Depuis, le syndicat des footeux s'est dit prêt à reprendre les
discussions, conscient que la politique de la chaise vide risque, à la longue,
de se révéler contre-productive.